SDEN - Confrontation


Confrontation 2

Corps et âmes


« Corps et âmes » est la nouvelle d’introduction du livret de Confrontation 2.

L’aube pointait à l’horizon.
Alahel, messager du roi Gorgyn d’Alahan , finissait de se préparer. Il se rapprocha des sentinelles et leur donna l’ordre de se mettre en route avec un peu d’avance. Les deux Faucheurs disparurent dans la pénombre.
Le Messager réveilla ses hommes un par un, avec une poigne ferme et des paroles sûres.
Cadwallon était encore à plus d’une semaine de marche. De nombreux périls les attendaient d’ici là... La forêt d’Allyvie n’était pas aussi sûre que les Elfes le prétendaient. Les premiers rayons de Lahn , le soleil, échauffèrent les visages encore endormis de cette escouade légère chargée d’escorter Alahel. Le Messager entendit au loin rugir l’une des nombreuses cascades du fleuve Amillan .
Un éclaireur fit sortir Alahel de sa rêverie. Le Faucheur avait trouvé un village à un kilomètre de là.

Un silence pesant accueillit les hommes à l’entrée du village. Pas une cheminée ne fumait, aucun signe de vie.
Alahel, silencieux et prudent, fit signe à ses hommes de rester groupés et de se tenir parés à toute éventualité. Les portes des maisons étaient ouvertes. Dans certaines, la table était mise. Les habitants de ce hameau étaient partis avec précipitation. Il avait déjà entendu parler de cas similaires lors d’attaques de Wolfen, mais ici la situation était différente : rien n’avait été dévasté.

Le Messager n’avait pas le temps d’élucider ce mystère. Il avait une mission à accomplir.
En sortant d’une maison, il eut la désagréable impression d’être observé. Il n’était pas le seul : ses hommes, vétérans de nombreuses campagnes, semblaient eux aussi nerveux.
La cloche de la minuscule église du village se mit soudain à sonner à toute volée comme si elle annonçait la fin des temps... Des squelettes et des zombies décharnés sortirent des caves, des remises, du puits, et des tombes du cimetière.
Alahel donna l’ordre à ses hommes de sortir aussi vite que possible de ce piège mortel. Mais en un rien de temps, les troupes du Lion furent encerclées. Les Archers et les Faucheurs réussirent à abattre quelque poupées macabres, mais rien ne semblait pouvoir stopper leur progression.
Alahel devina aisément le destin des villageois. Les chairs de certains morts-vivants n’avaient pas encore commencé à se putréfier. Leur odeur immonde n’était pas assez forte pour les trahir. Tout autour de lui, ce n’était que grognements, soupirs de douleur et expressions horrifiées.

Les Lions d’Alahan connaissent bien les damnés de la terre maudite d’Achéron , pays des morts. Aucun soldat du Messager ne céda à la panique. Instinctivement, ils se mirent en carré autour des tireurs et avancèrent en essayent de conserver cette formation. Les épées sacrées des Paladins et les lances des soldats déchirèrent aisément les vêtements en lambeaux, les chairs molles et les os cassants. Mais pour un mort qui tombait, deux prenaient sa place. Alahel ouvrait la voie en essayant de conserver toute sa concentration.

Le ballet de son épée Délivrance et de sa lance sacrée rompait aisément les rangs désordonnés de la horde grimaçante.
Derrière lui, un Joueur d’Épée protégea au péril de sa vie un Lancier blessé et séparé du reste du groupe. Une faux rouillée mordit profondément dans sa jambe, lui arrachant un hurlement de rage qui dura encore quelques instants avant de s’éteindre...

La masse des morts diminuait lorsqu’un cavalier monté sur un destrier terrifiant surgit de la forêt, une épée macabre au clair. D’un mouvement ample et puissant, il se fraya un chemin jusqu’au coeur de la bataille et tua d’un seul coup un soldat de la Lumière. Aucune goutte de sang ne vint souiller les vêtements de ses frères. La monstrueuse épée d’os et de Ténèbres, une Lame de Carnage, avait déjà bu le précieux fluide vital.
Il fut aisé aux quelques morts-vivants qui restaient de s’engouffrer dans la plaie faite au carré par la terrible charge de leur seigneur, un Guerrier Crâne monté sur un destrier des Ténèbres. Les soldats du Lion se retrouvèrent séparés les uns des autres, à plus de trois contre un.
Alahel puisa au fond de lui-même pour tenter de rejoindre ses hommes et les aider, mais il était lui-même submergé par une nuée de Pantins Morbides armées de simples gourdins. Pendant que les marionnettes ridicules tombaient devant ses yeux, ses soldats mouraient inutilement. La rage montait peu à peu dans le coeur du Messager, pliant lentement sa volonté. Bientôt, ses passes d’armes se transformèrent en moulinets aussi puissants qu’imprécis. Chaque coup que donnait Alahel renvoyait un esclave des Ténèbres en Enfer.

Le Guerrier Crâne observait, impassible...
Le Champion des Ténèbres pointa Alahel de sa Lame de Carnage, en signe de défi au Champion de la Lumière. Les Pantins s’écartèrent alors que la monture infernale chargeait de nouveau. Alahel esquiva la terrible Lame au dernier moment et planta profondément Délivrance dans les flancs du destrier de son ennemi. Le cavalier et sa monture s’écroulèrent à une dizaine de mètres de là dans un fracas de tonnerre. Malheureusement, le Messager n’avait pas eu la force de retirer son arme du corps du destrier zombie. Mais il lui restait sa lance, et surtout son arc. Il planta sa lance dans le sol et posa un genou à terre. Le Crâne se releva lentement, désorienté par sa terrible chute. Son casque orné de cornes de bélier était tombé, dévoilant un visage putréfié et une chevelure éparse. Au fond de ses orbites vides dansaient les flammes jumelles de la Mort et de la Damnation.
Alahel eut un mouvement d’hésitation en bandant son arc. Ce visage lui semblait familier...
Le Crâne chargea en poussant une plainte gutturale faite d’imprécations et de haine. La flèche se ficha profondément dans sa poitrine, l` a où aurait dû se trouver un cœur Alahel eut juste le temps de lâcher son arc et de reprendre sa lance sacrée avant de parer un coup d’une puissance spectaculaire. S’il n’avait pas déjà été à genoux, il serait tombé.

Le Messager tournait autour de son adversaire pour aller récupérer Délivrance. Peine perdue, le Crâne fut sur lui en une enjambée. Le Champion de la Mort ne se souciait pas de sa propre sauvegarde, il donnait des coups à fendre des rochers. Alahel dut jouer d’esquive et de prouesse pour ne pas être blessé. Finalement, il réussit à récupérer son arme.

Ce fut à cet instant qu’Alahel remarque enfin que certaines parties de l’armure du Crâne provenaient des restes d’une armure de Chevalier du Lion.
Mais le Guerrier Crâne dévoila à son tour une hache dans sa main libre. Le doute s’empara d’Alahel. Ce sinistre adversaire jouait avec lui. Quel nouveau tour lui réservait-il ? Les deux Champions échangèrent un long regard, Alahel contemplait toute la noirceur de la Mort dans les yeux de son ennemi. L’évidence se dévoila alors à l’esprit du messager : « Tu es Tharn, Chevalier du Lion ramené à la vie par Rhéa de Brisis après la bataille de Kaïber. »

Le Crâne lui répondit dans un souffle à peine intelligible. « Tu n’es pas de taille à me vaincre. Retrouve-moi lorsque tu seras devenu fort et que tu pourras m’affronter. Disparais si tu tiens à la vie. » Alahel fit quelques pas en arrière. Il avait toujours une mission à accomplir. Le Messager se retourna et se mit à courir à toutes jambes. Les survivants de son escouade terminaient d’en découdre avec la horde damnée.

La hache de guerre siffla près de ses temps et vint se ficher sur un montant de porte, lui rappelant de ne pas se retourner.
« Je te promets, Tharn, de revenir et de te délivrer du Mal qui te ronge... »


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